Les adaptations d’anime ont connu des moments difficiles à Hollywood. Les deux premières tentatives, Speed Racer et Dragonball Evolution, ont été critiques et ont échoué dans le box-office. La franchise “Ghost in the Shell” présente cependant certains des attributs d’un film à succès : des personnages adultes, des thèmes sophistiqués et beaucoup d’action stylisée. Son adaptation semblait sur le point de devenir le premier succès d’un animé à Hollywood. Verdict ?
Mise en bouche
Dans un avenir proche, les implants cybernétiques répandus ont considérablement amélioré les capacités humaines. Le commandant Mira Killian est interprétée par l’incroyable Scarlett Johansson. Motivée par son expérience du terrorisme, elle est aujourd’hui membre de la section 9 du groupe anti-terrorisme. Lorsque le major et son équipe affrontent un terroriste qui s’en prend aux scientifiques de HR, leur enquête conduit à une série de révélations sur son passé.
Une polémique en cache une autre…
Il serait insensé de passer à coté du casting de Scarlett Johansson pour le rôle de Mira, le personnage anciennement connu sous le nom de Motoko Kusanagi.

Ce choix a été controversé parmi les spectateurs et les fans de l’histoire originale. Le film lui-même aborde la controverse dans le cadre de ses propres règles. Nous concédons que la Major, malgré son nom japonais, n’a pas besoin par définition d’être jouée par une actrice asiatique ; le corps du personnage peut ressembler à n’importe qui.
En cette époque où Hollywood ne parvient toujours pas à donner à des acteurs asiatiques des rôles principaux, il est inconcevable de laisser passer cette occasion de distribuer un actrice asiatique dans une propriété d’origine asiatique.
Petite analyse de Lageekosphere
Une nouvelle fois, le film simplifie beaucoup trop les choses et semble bien plus soucieux de présenter des banalités sans prise de risques que de se débattre avec des dilemmes ambigus. En voilà une phrase compliquée pour affirmer que le film est mauvais et que l’animé et bien meilleur. Pas besoin d’être un adapte de la culture japonaise pour comprendre ça.
Même si lorsqu’on regarde une adaptation on s’attend à des déviations et des simplifications, ce film n’est même pas efficace dans ce qu’il entreprend. La toute première scène met à nu toute la dialectique: Hanka expérimente sur les humains pour le profit, ce qui sonne vraiment très faux. Producteurs d’Hollywood, je vous interpelle : avez-vous lu l’animé ?
Là ou l’équipe de réalisation devrait se concentrer sur le sentiment d’identité et l’histoire chancelante du major avec Hanka, le réalisateur Rupert Sanders (Blanche-Neige et le chasseur) passe un temps fou à tourner des scènes spécifiques de l’animé original : l’éboueur piraté, la bataille de tanks, la plongée sous-marine et pleins d’autres… Le fameux saut du Major du bâtiment ne se produit pas une mais DEUX FOIS !
Ces moments qui devraient être emblématiques sont totalement sortis de leur contexte original et deviennent de simples accents visuels, et manquent souvent de résonance thématique avec le reste du film. Vous l’avez compris, nous sommes un peu voire beaucoup déçus.