Delilah Dirk est de loin ma série de roman graphique préféré. Je n’oublierai jamais le premier volume de Delilah Dirk. Il est incroyablement puissant et juste dans son écriture, mais plus encore dans son récit visuel. Cliff rend l’écriture et le travail artistique si fluide qu’il est facile d’apprécier les deux en temps, sans jamais se demander lequel est le meilleur.
Le second volume de Deliah Drik and the pillars of Hercule prend une tournure différente du 1er. Le rythme s’allège, le ton avec du récit avec. C’est une analyse personnelle, mais je trouve que les personnages principaux sont plus attachants.
Pour l’anecdote, j’ai lancé la catégorie Comics dans Lageekosphere juste après avoir dévoré l’une des œuvre de Tony Cliff. C’est donc pour moi évident de rendre hommage à la saga Delilah Dirk : j’espère que les mordus de bande-dessinée apprécieront.
De la pure créativité contagieuse
Ne vous méprenez pas, il y a tellement d’illustrateurs talentueux avec des styles variés et des talents étonnants. C’est juste que voir un décor illustré par la main de maitre de Cliff, c’est comme tomber amoureux pour la première fois. Est-ce que j’exagère ? Peut-être, mais à force, vous y êtes accoutumés. Personnellement, la saga Delilah Dirk me transmet une énergie incroyable. A chaque fois que je termine un volume, je reste bouche bée.
L’oeuvre de Cliff vous appelle d’une façon qu’aucun autre artiste que j’ai trouvé ne le fait. Dire qu’il est magistral semble n’est qu’un euphémisme. Je pèse mes mots : Cliff est un talent qui ne nait qu’une fois par génération.
Un 3ème tome “hors norme”
Le troisième volet de Delilah Dirk est différent des deux précédents. C’est la force étonnante de Cliff en tant que conteur, car il ne s’appuie pas sur les mêmes rythmes de l’histoire et sait comment changer la direction de ses bandes-dessinée et cela sans jamais brusquer le lecteur. Chacun des trois volumes semble très unique sur le plan thématique. Pourtant, le fils conducteur reste bien le même.
Delilah et Selim essaient d’aider un navire qui cherche à amarrer, mais le tyran qui contrôle l’entrée des docks est prêt à les couler. Une tempête meurtrière se déchaîne, le navire menace de chavirer à chaque instant. Une certaine excitation s’ensuit, et ils accomplissent leur but de la manière typique de Delilah et Selim. Cependant, les 2 héros seront capturés et c’est la que le suspens commence.
Après s’être échappés, Delilah et Salim rencontre un personnage intrigant que vous découvrirez en lisant la BD. Celui-ci leur indique un tombeau que le tyran fou cherche pour voler un trésor antique. Là, Selim commence à transcrire l’histoire écrite le long du tombeau, ce qui attire l’attention de Van Hassel. Très vite, tous les trois partent à l’aventure à la recherche du troisième pilier d’Hercule.
Un opus plus dramatique ?
L’histoire est merveilleuse. Le nouveau personnage ajoute un nouveau souffle dans la mesure où il est également écrivain et commence à écrire sur leur aventure. Une certaine mise en abyme que Lageekosphere a adoré. Cela s’avère intéressant quand un vieil ennemi de Delilah la retrouve grâce aux histoires écrites par ce nouveau personnage.
De plus, Van Hassel ne se montre jamais digne de confiance. Selim le toise constamment tout comme le fait Delilah dans les premières pages de la BD. S’ajoute à cela une longue scène dans laquelle ils ne parlent pas à voix haute, mais communiquent par le regard. Cliff leur donne toujours des sous-titres pour exprimer ce qu’ils communiquent, mais ‘est parfois inutile car la situation est déjà éloquente. Cela montre à quel point ces deux-là se connaissent qu’ils se comprennent sans devoir parler.
2 personnages qui se soutiennent inconditionnellement
Ce qui reste très fort dans cette histoire, c’est l’amitié entre Delilah et Selim. Ce n’est pas du tout romantique, mais plutôt l’amitié ultime. Ils se soutiennent l’un l’autre quoi qu’il arrive. Ils se préoccupent de l’autre comme de un membre de la famille, et Cliff le transmet parfaitement à travers le récit mais également via son coup de crayon.
Pour une fois, l’amitié prime sur le romantisme. Celui-ci nuerait à la chimie de ce livre, mais depuis le premier volume, Cliff a réussi à construire leur amitié sur de solides bases, et celle-ci n’en est que plus forte à chaque page qui se tourne. Ils comprennent les différences de l’autre et n’aiment pas nécessairement tous les aspects de la personnalité de l’autre, mais c’est ce qui les fait passer pour de vrais amis.
Quel talent !
Je n’ai probablement plus besoin de m’étendre sur la qualité des illustrations de cette BD, mais je vais quand même le faire. Ce n’est pas seulement le travail de ligne ou la façon magistrale dont Cliff planifie une page. C’est quelque chose parfaitement bien illustré à la fin du volume par exemple : le coloriage. C’est le coloriage qui donne vie à ce monde et lui donne l’impression d’être animé et vivant.
Cliff devrait donner un cours de coloriage à tous les professionnels du secteur pour que sa technique puisse se répandre dans toutes les bandes dessinées et tous les romans graphiques. Ce n’est pas forcément le seul style, mais avec sa technique comme base, je ne peux qu’imaginer à quel point la bande dessinée serait meilleure et plus passionnante. Je compte lire ce volume probablement plus d’une fois. J’aime beaucoup le fils conducteur de l’histoire et ne me lasse pas des illustrations. C’est pourquoi je suis toujours excité lorsque je vois un nouveau volume de Delilah Dirk et ne peut m’empecher de vous le faire savoir ici.
PS : je vous place le compte Twitter de l’auteur pour suivre son travail de plus près. Merci pour votre lecture.